Les invités : Mehdi Bensaid, Président de la Commission des Affaires Etrangères, des Affaires Islamiques et des MRE au parlement, Ali Kairouani, Professeur universitaire et Assia Aiouch, Vice présidente de la Commission Accords de Libre Echange – Accords commerciaux et UE à la CGEM.
C’est en 2008 que l’Union Européenne a octroyé au Maroc le Statut Avancé. Il marquait alors l’aboutissement d’un long processus de rapprochement entamé dans les années 60 par un accord commercial entre le Maroc et la CEE.
Le Statut Avancé était à l’époque considéré par les deux parties comme un modèle, à étendre éventuellement à d’autres pays de la rive sud de la Méditerranée. Il s’applique en principe à tous les secteurs de l’économie. Le transport, l’énergie, l’agriculture. Il autorise surtout toute initiative à même de favoriser et renforcer l’intégration du Maroc dans l’espace européen.
Mais sept années et plusieurs accords plus tard, si le Statut Avancé ainsi que les accords qui en ont découlé ont souvent tendance à être évalués dans leur dimension économique, il ne faut pas oublier qu’initialement, le partenariat entre le Maroc et l’UE devait porter aussi sur les volets politique, stratégique, humain et social, parlementaire, sécuritaire et judiciaire.
Par ailleurs, en 2013, le Maroc et l’UE ont lancé l’ALECA, Accord de Libre Echange Complet et Approfondi. Ces accords sont censés approfondir les relations commerciales bilatérales entre les deux parties et pallier aux difficultés que rencontrent certains produits marocains à pénétrer dans le marché européen. L’Union Européenne avait d’ailleurs présenté l’année 2015 comme étant celle de l’action, pour avancer dans les négociations. L’enjeu est de taille puisque la coopération financière entre les deux parties est prévue pour passer de 337 millions d’euros en 2014 à près de 850 millions d’ici 2017.
Dans les discours officiels, le ton est celui de la satisfaction mutuelle. Récemment le chef du gouvernement et la chef de la diplomatie européenne se sont félicités je cite, « d’une relation qui a mûri » estimant que le Maroc et l’UE ont je cite encore, « un partenariat solide basé sur la confiance ».
Qu’en est-il dans les faits ? Si le Maroc est encore à ce jour le seul pays à disposer d’un Statut Avancé auprès de l’UE, qu’apporte-t-il réellement au Maroc ? Que prévoit-il comme dispositions qui gagneraient à être mises en œuvre ?
Enfin il est à noter que le Maroc a travaillé dur pour obtenir le Statut Avancé avec l’UE non seulement pour la force symbolique d’un tel Statut mais aussi pour tous les avantages que cela comporte pour un pays en voie de développement d’être à un tel point de rapprochement avec les pays de l’Union Européenne. C’était à un temps où le Maroc orientait l’essentiel de son économie vers le vieux continent. Mais aujourd’hui et depuis quelques années, nous en avons d’ailleurs débattu il y a quelques jours dans Avec Ou Sans Parure, le Maroc est dans une nouvelle dynamique en vue de redistribuer ses cartes et minimiser les risques liés à une aussi grande dépendance à un continent qui se remet difficilement de la crise. Dans ce contexte, le Statut Avancé avec l’Union Européenne est-il toujours aussi vital pour le Maroc ? Maroc-Union Européenne, bilan et perspectives, c’est notre débat cet après-midi sur Luxe Radio.
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