Depuis le discours du roi à Riyad le 20 Avril dernier, le malaise est palpable dans les relations Maroc-USA. Un peu plus qu’un malaise, le froid est installé et d’aucuns parlent même de crise. Une situation assez inhabituelle entre les deux pays, alliés stratégiques depuis toujours, en toutes circonstances.
Et pourtant, faut-il l’avouer, nous nous sommes posés la question, et pas qu’une fois, sur la fiabilité de l’administration américaine, surtout lorsqu’il s’agit du dossier du Sahara où certaines prises de positions ont eu tendance à laisser le Maroc sur sa faim , voire sur une note de déception. Mais malgré cela, des arrangements ont toujours trouvé leur chemin dans les coulisses de la diplomatie des deux pays pour préserver, ne serait-ce qu’en apparence, une cohésion à toute épreuve. D’où l’incompréhension et l’étonnement face à une crise ouverte qui ne fait plus l’effort de la discrétion.
S’il est convenu, à tort ou à raison, que les Etats n’ont pas d’amis et qu’ils n’ont que des intérêts, cela est peut-être encore plus vrai quand il s’agit de l’administration américaine. Doit-on pour autant, s’inquiéter ou ne serait-ce que s’étonner de ce qui prend de plus en plus des allures d’hostilité envers le Maroc ?
Ceci étant dit et si l’attitude du département d’état américain n’a pas de quoi surprendre, elle doit, du moins, nous pousser au questionnement. À quoi jouent les États-Unis d’Amérique ?
Et puis que dire de ce rapport du Département d’Etat américain sur la situation des droits de l’Homme au Maroc ? Est-il si différent des précédents, et pourquoi la réaction marocaine a-t-elle tardé ?
Une réaction lente mais pour le moins virulente. Nous refusons, je cite, de recevoir des leçons et d’être soumis à une tutelle quelconque. Car, je cite toujours, il ne s’agit pas uniquement de remarques concernant les méthodes de généralisation et d’exagération de cas isolés, d’émission de jugements de valeurs sans fondements, d’étalage de témoignages non-vérifiés et non-documentés, ou encore de recours à des données dépassées. Il s’agit aussi d’allégations. Fin de citation.
Le Maroc, stable dans une région très mouvementée, allié stratégique notamment en termes de lutte contre le terrorisme avec des résultats qui forcent l’admiration des différents services secrets de par le monde, quel intérêt auraient les USA à venir perturber la désormais célèbre exception marocaine ?
Pour répondre à ces questions, certains observateurs avancent une thèse militaire. En effet, depuis que les bases américaines avaient quitté le Maroc en 1973, suspectées d’avoir eu un rôle dans les coups d’Etat contre le défunt Hassan II, Washington cherche à trouver le moyen d’y retourner, surtout depuis la chute du Mur de Berlin en 1989.
Mais qu’en est-il réellement ? Et que dire des liens que le Maroc essaie de tisser avec la Russie et la Chine ? Allons-nous trouver chez ces pays la fiabilité que l’on n’a pas pu trouver ailleurs et à quel prix ? La question reste posée et c’est notre débat cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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