Souple et sexy, le mocassin est le seul soulier d’homme qui suscite autant d’engouement depuis quarante ans. Preuve en est, il est devenu un symbole de la décontraction bourgeoise au point que les créateurs le réinventent dans tous les styles depuis plusieurs saisons.
Le mocassin est né au fond des forêts canadiennes. Dans leurs cités de tentes, les Algonquines cousaient, en fumant la pipe, des petits sacs en peau pour y loger les pieds de leurs maris. Cette pièce de cuir rabattue sur les côtés avec quelques coutures tenait ainsi sur les raquettes. Quasi-chaussette en été, le « makasen » comme on l’appelait devenait soulier fourré l’hiver et se fixait à des jambières.
Depuis, il faut attendre les années 20 pour que ce soulier inspire un dénommé George Bass, chausseur du Maine. Cuir résistant, bonne semelle et languette de maintien, le « makasen » se trouve un sobriquet civilisé, loafer, c’est-à-dire « flâneur », ou encore « slipper » , « qui s’enfile » et séduit ainsi les étudiants.
Depuis, du mocassin à mors de Gucci au mocassin à picots de Tod’s en passant par les classiques imparables des chausseurs « sérieux » tels que Church, John Lobb ou Berluti, le mocassin est devenu une icône de mode. À bout carré ou effilé, à franges, à pompoms ou perforé, en cuir bicolore ou en veau velours, les versions se déclinent aujourd’hui à l’infini.
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