Mode et industrie textile : une reconfiguration mondiale de la sous-traitance

Les parités monétaires et l’évolution des coûts de la main-d’œuvre transforment la géopolitique du prêt-à-porter.

La Turquie chute car ses usines de textile sont situées le long de la frontière syrienne. Selon les données d’Emergingtextiles.com,  la Turquie, dont les salaires minimum dans cette industrie sont aussi parmi les plus élevés des pays acteurs de ce secteur. Des salaires autour de 454 dollars par mois contre 70 dollars mensuels au Bangladesh par exemple.

La Tunisie souffre davantage que le Maroc, bien que le coût du travail y soit nettement moins élevé que dans le Royaume. Environ 160 dollars mensuels.

Plusieurs études et experts du secteur cités dans Le Monde indiquent que la Tunisie a encore perdu en 2015 des parts de marché à l’exportation vers l’Union Européenne au profit des pays d’Asie du Sud-est.

Mode et sous-traitance : L’essor des trois dragons; Vietnam, Cambodge et Birmanie 

Dans l’industrie mode et textile, la donne change donc car les salaires chinois ont été multipliés par 4 en dix ans et pèsent sur la compétitivité de la Chine comme sous-traitant textile, d’après les données de l’Institut Français de la mode.

D’où un glissement progressif des commandes des donneurs d’ordre tels que Zara, H&M, Gap et Uniqlo vers d’autres pays.

Les grands gagnants sont un groupe  de trois pays asiatiques, le Vietnam, le Cambodge et la Birmanie, trois nouveaux dragons. Le Vietnam est déjà le deuxième fournisseur de vêtements des États-Unis, et sixième en Europe.

L’accord de libre-échange signé avec l’Union Européenne en décembre 2015 : les importations de tissus au Vietnam ne seront plus taxées et Hanoï pourra exporter sans droits de douane dans le marché européen.

Le Cambodge et la Birmanie bénéficient même d’un statut douanier encore plus avantageux.