Invités : Abdellah Cherif Ouazzani, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions religieuses, Naim Bentaleb, Membre du Conseil d’Administration de la Chambre de commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc, Guillaume Jobin, écrivain et éditeur et Mhani Alaoui, anthropologue et écrivaine
Sadiq Khan, Pakistanais et premier maire musulman de Londres, Najat Vallaud Belkacem, marocaine et ministre française de l’Education Nationale, Rachida Dati Marocaine et première femme d’origine maghrébine garde des sceaux ; Khadija Arib, députée néerlandaise et première femme d’origine marocaine élue présidente de la chambre basse du Parlement des Pays-Bas. Ceux-là et bien d’autres exemples de ce que l’on se plait à appeler des modèles d’intégration réussie. Des exemples qui, s’ils sont toujours relevés avec autant de fierté, c’est qu’ils demeurent considérés comme étant des exceptions. Mais s’il est convenu que les exceptions confirment la règle, nous suivrons ici le conseil de Flaubert « L’exception, dites qu’elle confirme la règle. Ne vous risquez jamais à expliquer comment ! »
Par ces temps où l’amalgame est facile et où, dans certains contextes, l’origine arabe et/ou musulmane devient une tare, il est vrai que nous cherchons presque obsessionnellement des exemples d’intégration réussie, comme des preuves qu’autre chose est possible.
Mais qu’entend-on concrètement par intégration réussie ? Et puis, y a-t-il un modèle universel d’intégration ?
Par ailleurs, si l’intégration des étrangers est souvent présentée comme étant une problématique d’ordre social, elle n’en demeure pas moins une revendication politique. Et, à ce niveau, les attentes des pays d’adoption ne sont pas toujours claires. Quand tout le monde parle d’intégration, certains entendent adaptation, alors que d’autres sous-entendent assimilation. Il est vrai que la frontière peut être nuancée et parfois ambigüe, mais elle mérite d’être clarifiée ; ne dit-on pas que le diable se niche dans les détails…
Car si l’adaptation implique un effort fait, à parts égales, entre deux parties, soit entre une personne issue d’un pays, d’une culture, d’une religion ou d’un niveau social différent, et le reste du groupe constituant la masse, l’assimilation, elle, porte en elle une connotation négative, en ce sens où elle suppose, de la part d’une minorité, un changement de paradigme qui peut être radical et parfois violent.
Sadiq Khan, Rachida Dati, Najat Belkacem et les autres, sont-ils des exemples d’adaptation ou d’assimilation ? Et en général, qu’est-il attendu des étrangers dans leurs pays d’accueil ? Et, enfin, qu’est ce qui rend possible l’ascenseur social pour quelques-uns dans leurs pays d’accueil, et pourquoi, par ailleurs, cela demeure-t-il un vœu pieu pour beaucoup d’autres ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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