Les invités : Samba Sambounou, médiateur culturel, Nabil Boutaleb, sémioticien, Hanane El Majidi, professeur à l’Université Internationale de Casablanca et Murtada Calamy, chroniqueur aux Matins Luxe
Nous vivons dans un monde que nous ne comprenons pas toujours. Mais ce monde dans lequel nous vivons, s’il a tendance à souvent bousculer nos croyances et nos certitudes; il a du moins un mérite, et pas des moindres, celui de nous faire, souvent aussi, nous remettre en question et remettre en question nos références, qui sont au fait, au départ, des notions abstraites que nous remplissons de sens chacun à sa manière, chacun de son point de vue. La notion du bien et du mal, par exemple.
Un ensemble de notions dont la définition est fondamentale pour notre existence et pour le sens que nous souhaitons y donner chacun, à son existence. Car ces notions-là, si elles sont autant subjectives, c’est que souvent nous les adoptons sans nous être réellement arrêtés sur leur sens. Nous les adoptons dans notre vie, notre quotidien, nos éléments de langage et nous partons, de fait, sur l’idée que la définition est la même pour tous. Sauf que la définition n’est pas la même pour tous. Plus encore la définition peut ne pas être la même pour une même personne et ce, selon son âge, le contexte dans lequel elle évolue et ses expériences de vie.
Nous savons que le monde est fait de contrastes et d’opposés. Le ciel, la terre, l’eau et le feu, le froid et la chaleur, le bonheur et le malheur, la santé et la maladie. Et nous savons que vivre c’est manier avec prudence et balance tous ces contrastes pour les amener à une certaine harmonie. Et là encore, l’harmonie ne sera pas la même pour tous.
La morale et l’éthique sont de ces notions abstraites qui ont tout l’air de ne pas l’être. Nous croyons tous savoir différencier ce qui est moral de ce qui ne l’est pas, ce qui est éthique de ce qui ne l’est pas, et nous nous attendons à ce que ce soit pareil pour tout le monde. Sauf que ce n’est pas le cas. En réalité, la seule certitude que nous puissions avoir quant à la morale et l’éthique, c’est que ce sont des notions à connotation positive. La morale et l’éthique, c’est bien. Leur contraire, c’est mal. Mais pouvons-nous nous accorder au final sur une même définition qui soit tout à fait concrète et valable pour tous, partout ? Nous aurons le point de vue de nos invités.
Par ailleurs, être moral ou son contraire, est-ce de naissance, ou est-ce que ça se travaille ? Si nous sommes immoraux sommes-nous condamnés à l’être toute notre vie, et si au contraire, nous avons le sens de la morale, sommes-nous garantis de ne jamais s’en départir toute sa vie ? Et enfin, morale et éthique, si en apparence et dans l’usage l’une revient à l’autre, est-ce réellement le cas ? C’est autour de ces questions que nous ouvrons la réflexion avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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