Le parlement a donc adopté lundi le projet de loi qui régule le travail domestique, mais il ne met pas fin pour autant au travail des petites bonnes, dont l’âge passe de 15 à 16 ans.
Le texte a été dénoncé par plusieurs associations et organisations de défense des droits de l’enfant qui avaient appelé à fixer l’âge du travail à 18 ans pour mettre fin définitivement au travail des enfants mineurs !
Alors qu’au Maroc on estime le nombre de celles qu’on appelle désormais les petites bonnes entre 60 000 et 80 000 jeunes filles âgées de moins de 15 ans, et qu’elles travaillent le plus souvent dans des conditions désastreuses, désormais, en vertu de ce texte de loi, il faudra pour autoriser le travail des enfants âgés de 16 à 18 ans, une autorisation écrite de la part des parents, mais aussi une examen médical tous les 6 mois.
Par ailleurs les employées de maison pourront signer un contrat avec leurs employeurs, avoir droit aux soins et à une couverture sociale et être suivies sur leur lieu de travail par des assistantes sociales, nomées par l’Etat.
Quant aux personnes qui s’aventureront à faire travailler des mineurs de moins de 16 ans, elles s’exposeront alors à une amende de 30 000 dirhams maximum ainsi qu’à une peine de prison pouvant aller jusqu’à 3 mois.
Reste que le nouveau texte de loi a suscité de nombreuses réactions au sein de la société civile qui dénonce des insuffisances et la poursuite de pratiques d’un autre âge.
Des associations qui insistent sur le fait que la place d’un mineur de moins de 18 ans, reste le cocon familial et l’école !
Des associations qui doutent que les actuels employeurs hors-la-loi fassent preuve de bonne volonté en renvoyant les enfants chez leur famille.
Par ailleurs sur les assistantes sociales, l’association Insaf se demande comment elles pourraient rendre visite aux domestiques de moins de 18 ans, quand la loi interdit de rentrer dans les maisons….
En somme, une société civile mobilisée qui dénonce une légalisation de l’esclavage déguisé !
Pingback: La nouvelle loi va-t-elle régler le problème du travail des « petites bonnes » ? - Collectif pour l'éradication du travail des "Petites Bonnes"