Les invités
• Najib Akesbi, économiste
• Mohammed Benmoussa, économiste – membre du bureau exécutif du mouvement Damir
• Bachir Rachdi, Rapporteur de la Commission Permanente chargée des Affaires Economiques et des Projets Stratégiques du CESE
• Fouad Amara, professeur universitaire – consultant
Édito
Dans un pays où la production agricole représente près de 15% du PIB alors que la production agricole dépend encore très fortement des aléas météorologiques, il n’est pas un raccourci facile de dire qu’en dépit de tous les plans d’urgence et des stratégies approfondies, c’est principalement du ciel que dépend la croissance économique nationale. La première priorité est ainsi sans doute de faire décoller les secteurs non-agricoles.
Tant les rapports nationaux qu’internationaux le disent, l’affirment et y appellent depuis bien des années. Mais en attendant la modernisation et la diversification des ressources tant espérées, 2017 devrait être une année de regain de croissance. Il a bien plu en 2016 et les prévisions sont bonnes ; elles situent la croissance autour de 3.8% cette année. Mais pour aller plus loin et plus haut que 2017, le modèle économique doit nécessairement et assez urgemment être revu.
En ce sens, la nouvelle équipe gouvernementale ne manquera pas de ressources, parmi lesquelles, un rapport de la Banque Mondiale intitulé « Le Maroc à l’horizon 2040 : capital immatériel et les voies de l’émergence économique ». Car il est bien évident que le défi est de faire émerger l’économie nationale, réellement et durablement.
Le rapport de la Banque Mondiale, un de plus, est du moins alarmant sur la situation économique et sociale du Maroc. Il fait état d’inégalités persistantes et de lacunes patentes qui appellent à réagir, et vite. La Banque Mondiale ne manque toutefois pas de souligner des réalisations depuis l’an 2000, malgré qu’en faisant la comparaison avec d’autres économies émergentes ou moins avancées, le rythme de croissance de l’économie marocaine soit jugé insuffisant.
Plus qu’un rapport de constats, le document de la Banque Mondiale présente au Maroc des recommandations à même de faire émerger son économie à l’horizon 2040. D’autant que, toujours d’après la Banque Mondiale, le Maroc disposerait actuellement, je cite, « des conditions nécessaires pour mener à bien son processus de convergence économique et sociale », une opportunité qui serait, je cite toujours, « unique dans son histoire ». Cela passerait notamment par plus d’investissements dans le capital humain et immatériel et par une plus forte intégration du Maroc dans l’économie internationale.
Mais que valent les rapports de la Banque Mondiale, ses estimations, ses prévisions et ses recommandations concernant le Maroc et son économie ? Nous en débattrons dans un instant. Car des rapports, il y en a à foison, mais lesquels faut-il considérer, et de quelle manière faut-il en faire la lecture ? Place au débat.
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