Les invités
• Ahmed Azirar, économiste
• Mohamed Khanchi, professeur à l’Université Internationale de Rabat
• Jean-Marie Lemaire, historien chercheur en philosophie contemporaine
• Khalid Bennani, professeur universitaire
• Driss Aissaoui, consultant et analyste
Édito
De la première révolution industrielle en 1765, celle de l’apparition de la mécanisation, à la révolution 4.0, en passant par la seconde révolution industrielle de 1870 et la troisième industrielle de 1969, celle de l’avènement de l’électronique, des télécommunications et de l’informatique. Le monde en a connu des révolutions industrielles, et la quatrième, ne serait pas franchement bienvenue, et pour cause.
Numérique, robotique, internet, intelligence artificielle et bien d’autres exploits, s’ils sont, certes révolutionnaires, seraient, en effet, socialement et économiquement néfastes. On parle de la perte prévue de près de 5 millions d’emplois en seulement cinq ans, et cela toucherait les principales économies mondiales. Certains parlent de tsunami technologique et, carrément, de danger pour l’humanité. Mais que nous laissent, réellement, les révolutions industrielles qui se succèdent ? Que nous apportent-elles, et en quoi seraient-elles, au contraire, nuisibles ?
Les révolutions industrielles ont, à chaque fois, offert aux yeux du monde de nouvelles pistes de développement et d’évolution. Car une révolution industrielle c’est l’aboutissement de longs processus de dépassements des performances individuelles et collectives qui ne manquent jamais de modifier les sociétés, en profondeur. Mais à quel prix ? Car si une révolution industrielle est là pour permettre, à l’Homme d’aller plus vite, il lui est reproché de finir souvent par aller plus vite que l’Homme ne le peut.
À l’inverse de ses prédécesseurs qui ont permis à l’humain de continuer à être utile, certes autrement mais utile quand même, celle du 4.0 conduirait, selon les plus sceptiques, à la destruction de l’Homme et de sa créativité, la destruction de l’Homme et de ses emplois. La destruction de l’Homme et de ses revenus. Les classes moyennes en seraient les premières et principales victimes, et à travers elles, la stabilité économique des pays et des Etats. Rien que cela.
Mais qu’en est-il vraiment ? La quatrième révolution industrielle, s’il est admis qu’elle soit en cours, serait-elle à vocation autant destructrice ? Qu’a-t-elle hérité de ses prédécesseurs et qu’a-t-elle de différent ? Les révolutions industrielles ont-elles toujours du bon ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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