Les invités
• Mehdi Bensaid, membre du Bureau Fédéral du PAM
• Abdesslam El Aziz, coordinateur de la Fédération de la Gauche Démocratique
• Khalid Tritiki, journaliste indépendant
• Anouar Zyne, fondateur du mouvement citoyen Changer.ma
Édito
Quand six des partis représentés au sein du parlement forment la majorité gouvernementale, il ne reste pas grand monde dans les rangs de l’opposition. Au vu du très peu de sièges dont dispose la Fédération de la Gauche Démocratique au parlement, le Parti Authenticité et Modernité constitue, aujourd’hui théoriquement et numériquement, la seule vraie force d’opposition au gouvernement de Saâdeddine El Otmani au sein du parlement.
L’Istiqlal étant dans une position singulière affirmant, au départ, son soutien au gouvernement même en n’en faisant pas partie, puis retirant celui-ci à l’annonce de la composition de l’équipe gouvernementale, mais sans pour autant afficher clairement sa position dans l’opposition. Nous sommes donc à l’évidence devant une situation démocratiquement inquiétante. L’alliance entre les partis de la majorité gouvernementale est tout sauf naturelle, alors que l’opposition parlementaire, elle, se trouve fortement effritée, fragilisée.
Or, le rôle de l’opposition est fondamental que ce soit en termes de propositions de lois qu’au niveau du pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale dont elle dispose à travers, notamment les séances de questions/réponses au parlement adressées aux membres du gouvernement. L’opposition, avec les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution de 2011, est censée représenter un contre-pouvoir fonctionnel, mais il est évident que la configuration qui se présente à nous est loin d’être, dans les faits, en mesure de peser lourd dans la balance face à l’exécutif. Pour beaucoup d’observateurs, il n’y a aujourd’hui au parlement, pratiquement que le gouvernement.
Saâdeddine El Otmani a tenu hier son premier conseil de gouvernement et a présenté son programme au parlement. Un programme en cinq volets prévoyant, entre autres, le renforcement de la démocratie, la réforme de l’administration, l’évolution du modèle économique, la création d’emplois et le rayonnement international du Maroc.
Comment s’organise l’opposition au gouvernement de Saâdeddine El Otmani ? Que pèse-t-elle dans la balance face à une majorité gouvernementale rassemblant pratiquement tous les grands partis politiques représentés au parlement ? De quel pouvoir dispose-t-elle et serait-ce, au final, une opposition de forme, de façade ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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