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Peine de mort : À quand le vrai débat?


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Invités : Fettah Bennani, Président de Bayt Al Hikma, My Abdallah Cherif El Ouazzani, Président de la Fondation Moulay Driss pour les études théologiques et historiques, Maître Abdelatif Laamrani, Avocat au Barreau de Casablanca, docteur en droit et President de l’association « Droits et Citoyenneté », Jean Zaganiaris, Enseignant chercheur en sociologie et Abdennbi Aboularab, Président du Centre Marocain pour le Développement et la Démocratie.

Faut-il abolir la peine de mort ? Une question, parmi tant d’autres, qui nourrit les débats les plus passionnés et sur laquelle le Maroc n’a pas tranché. Au Maroc, nous n’avons ni aboli ni maintenu la peine de mort.Nous avons un moratoire de fait sur les exécutions depuis plus de deux décennies, mais les tribunaux prononcent encore la peine capitale ; la dernière exécution remontant à 1993.

Faut-il abolir la peine de mort ? Une question qui en cache une autre : L’État a-t-il le droit de supprimer la vie ?

La question de la peine de mort ne relève pas que de la loi, et c’est peut-être cela qui rend difficile de statuer définitivement dessus. Dans le débat sur la peine de mort, il rentre en ligne de compte  des considérations d’ordre religieux, moral et d’utilité sociale.

Les abolitionnistes ont leurs arguments. Que dit la loi ? S’interroge Victor Hugo. Tu ne tueras pas ! Comment le dit-elle ? En tuant !

Ainsi, un État ne pourrait à la fois interdire le fait de tuer tout en le pratiquant lui-même. Aussi, pour les abolitionnistes, la peine de mort est injuste. Ils brandissent pour cela la Déclaration universelle des droits de l’homme qui reconnaît à chacun le droit à la vie. Par ailleurs, ils pointent des procès criminels faillibles dans le sens où, comme l’écrit Voltaire, « il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que condamner un innocent ». Et il est vrai que quelques fois, il a été apporté la preuve de l’innocence ou ne serait-ce que le doute sur la culpabilité de personnes après leurs exécutions et combien sont-ils à avoir été innocentés après une première condamnation à mort. En plus de son caractère irrévocable, la peine de mort serait, de l’avis des abolitionnistes, inutile, aucune preuve scientifique n’ayant à ce jour été apportée au fait qu’elle ait empêché des crimes.

En face, la peine de mort à ses partisans qui estiment que la peine de mort est LE moyen le plus efficace pour rendre justice. La peine de mort a aussi, disent-ils, un pouvoir dissuasif en ce sens qu’elle dissuade d’autres personnes de commettre des crimes graves et en même temps décourage les proches des victimes à se rendre justice eux-mêmes. Les partisans de la peine de mort vont jusqu’à avancer un argument économique, une exécution coutant largement moins cher qu’un emprisonnement à vie ; elle contribuerait par la même occasion à soulager les prisons en état de surpopulation.

Faut-il abolir la peine de mort ? Qui doit trancher ? Faut-il respecter le droit à la vie d’une personne qui n’a pas respecté celui de sa victime ? Le débat est ouvert avec cet après-midi autour de la table, des pour et des contre l’abolition de la peine de mort.


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