Les invités
• Abdelilah Mernissi, chef du service des études et de l’information sanitaire au ministère de la santé
• Abdelihakim Yahyane, chef de la division de la santé maternelle et infantile à la direction de la population au ministère de la santé
• Said Afif, président de l’Association des pédiatres privés de Casablanca
• Ahmed Lahlou, néonatologue
• Saad Agoumi, président fondateur du Collège Syndical des Médecins Spécialistes Privés
• Fatima Fathi, nutritionniste diététicienne
• Mouna Lahlimi, professeur de néonatologie au CHU Ibn Rochd de Casablanca
Édito
303.000 femmes meurent chaque année en donnant la vie. 2.7 millions de nouveaux nés meurent pendant les 28 premiers jours de leur vie, quand 2.6 millions d’autres sont morts- nés. Ce sont des chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé qui, depuis de nombreuses années, appelle les pays à améliorer la qualité des soins dans les établissements de santé pour, si ce n’est éviter, du moins faire baisser les mortalités des mères et des enfants. Car la mortalité maternelle et infantile est universellement reconnue comme un problème de santé publique. Mais s’il le problème est posé partout dans le monde, sa gravité diffère de pays en pays.
Le Maroc est un de ces pays qui ont pris conscience de l’importance de réagir. Un plan national a même été mise en place en ce sens, nous reviendrons dans le débat sur ce plan, ses objectifs et ses réalisations. Mais deux chiffres majeurs sont à retenir, le Maroc a réussi à faire chuter de 67% le taux de mortalité maternelle entre 1990 et 2010 ; quand le taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans a, lui, baissé de 82% par rapport à 1990. Des réalisations incontestablement importantes, mais généralement convenues pour étant insuffisantes. La difficulté première étant de maintenir un rythme de baisse régulier et s’inscrivant dans la durée.
L’OMS publie régulièrement ses recommandations, parmi lesquelles la nécessité pour les femmes enceintes de consulter un médecin au moins 8 fois pendant la grossesse afin de permettre de détecter assez tôt les anomalies et pouvoir éventuellement y remédier. Mais dans des pays comme le Maroc où l’accès aux soins n’est pas à la portée de tous, et où le niveau de vie et d’éducation est ce qu’il est, en particulier dans le milieu rural, la mortalité maternelle et infantile n’est pas uniquement un problème de santé, elle est d’abord un problème économique et social. Si le problème de la mortalité maternelle et infantile se pose à plusieurs échelles, la solution est-elle aussi étudiée à plusieurs échelles ? Nous poserons la question à nos invités.
Dans quelles conditions les femmes marocaines donnent-elles la vie et dans quelles conditions nos enfants voient-ils le jour ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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