Le Maroc, le sport et les sportifs, une grande histoire d’amour faite de hauts et de bas mais depuis quelques années les bas s’enchaînent et les hauts se font rares.
À chaque compétition internationale la déception des marocains n’a d’égal que leur attente et la nostalgie qu’ils entretiennent pour un passé sportif fait d’exploits et de gloire.
Le football reste incontestablement le sport le plus populaire chez nous marocains, c’est le sport qui fait vibrer les masses et qui déchaîne la passion des foules. Le Maroc a participé au total à 15 phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations et en a remporté une seule ; c’était en 1976. Troisième en 1980 et finaliste en 2004. Le Maroc a par ailleurs participé à quatre phases finales de la coupe du monde et sa meilleure réalisation reste celle de 1986 lorsque l’équipe nationale de football a atteint les huitièmes de finale.
Des réalisations effectives pour certaines, symboliques pour d’autres, mais cela fait-il du Maroc une nation de football ? À voir l’histoire récente du football marocain, il est clair que non. Et si l’erreur a souvent eu tendance à être recherchée du côté des sélectionneurs nationaux, les années passant, plusieurs sélectionneurs se sont enchaînés et les échecs aussi. Le mal est beaucoup plus profond.
L’athlétisme a eu aussi ses heures de gloire avec des Saïd Aouita, Nawal Moutawakil, Khalid Sekkah, et plus récemment Nezha Bidwane, Hicham EL Guerrouj et d’autres mais la relève n’est pas assurée et l’histoire récente de l’athlétisme marocain est ternie de scandales de dopages. Des succès épisodiques dans la natation, la boxe mais rien sur le long terme et c’est là le problème du sport au Maroc. Une gestion tâtonneuse ou du moins qui donne l’impression de l’être. Beaucoup de réflexions autour de l’état du sport et des sportifs marocains de haut niveau. Des stratégies nationales dont une qui s’achève en 2020. Des ambitions surdimensionnées et des moyens pas toujours au rendez-vous. La relève. Voilà ce qui manque au sport. Une nouvelle génération de sportifs formés pour briller sur le moyen et le long terme et que le flambeau change de mains, de génération en génération. Le sport manque de réflexion profonde, d’actions concrètes, le sport manque de budget. Le sport manque de sportifs et les sportifs manquent d’intérêt et de motivation. Mohammed Rabii champion du monde de boxe vit avec un salaire de 3000 dirhams par mois. La nageuse Sara El Bekri a enchaîné les titres mais dit-on pas les primes qui vont avec et d’autres sportifs dans d’autres disciplines dont personne ne parle. Le Maroc est-il une nation de sport ? Le Maroc peut-il encore produire des champions ? Le Maroc en a-t-il les moyens ? Le Maroc en a-t-il l’ambition ?
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