Les invités : Mustapha El Jay, Membre du Conseil National du PAM, Tarik El Malki, Coordonnateur de la Commission économie et finances de la Commission Nationale de préparation des élections de l’USFP, Zakaria Fahim, Membre du Conseil National du RNI et Aziz Boucetta, chroniqueur Luxe Radio chargé des questions politiques
À quelques semaines des législatives d’octobre, tous les débats mènent à la politique. Aujourd’hui nous parlons du chômage au Maroc, et c’est ainsi qu’il devient quasi inévitable que cela prenne des allures de bilan pour les partis de la majorité gouvernementale. Sans doute, le chômage est-il, pour ceux-ci, un des dossiers les plus épineux et au vu des chiffres, le gouvernement a clairement perdu un dossier des plus importants.
Car le chômage n’est pas seulement une histoire de travail. Les chiffres du chômage, quand ils sont publiés, ne disent pas que le nombre d’emplois créés et d’emplois perdus. Le chômage est un problème de société. Il cache l’échec d’un système scolaire. Il cache la difficulté d’une société à avancer dans le sens d’une insertion plus forte des jeunes, des femmes, des personnes peu qualifiées et des personnes à besoins spécifiques.
Le chômage parle aussi de la situation économique d’un pays et il n’est pas rare en ce sens que la publication des chiffres du chômage soit accompagnée d’une révélation de la baisse de la croissance économique nationale, comme cela a été d’ailleurs le cas au Maroc cette année, de surcroît quand cela touche un des secteurs les plus vitaux pour l’économie nationale, à savoir l’agriculture.
Le chômage au Maroc touche principalement les jeunes. Selon une analyse du Haut Commissariat au Plan, plus de huit chômeurs sur dix sont des citadins, près des deux tiers sont âgés de 15 à 29 ans, près du tiers détiennent un diplôme de niveau supérieur, plus de la moitié sont des primo-demandeurs d’emploi, près de sept chômeurs sur dix chôment depuis une année ou plus et un tiers se sont retrouvés en situation de chômage suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur.
Il faut lutter contre le chômage. Voilà une affirmation qui ne trouve pas de contradicteurs dans les débats politiques. Mais comment ? Voilà la question essentielle qui fait débat. La lutte contre le chômage passe-t-elle uniquement par la création d’emplois ? Pas si sûr. Mais c’est sans doute la réponse par l’affirmative à cette question qui pourrait justifier l’échec du combat contre le chômage.
Par ailleurs, tous les chômages se valent-ils ? Pas si sûr non plus. Et c’est aussi sans doute la supposition d’une réponse par l’affirmative qui pourrait conduire à encore des années de chômage en hausse.
Car les solutions au chômage ne peuvent pas être les mêmes selon que le chômage soit structurel ou conjoncturel.
Lutter contre le chômage en luttant contre les effets de la crise économique, relancer la croissance économique ou encore soutenir les entreprises et les secteurs créateurs d’emplois n’est qu’une partie de la réponse.
L’autre partie, sans doute la plus compliquée, est dans un système éducatif plus performant ; elle est aussi dans une justice sociale beaucoup espérée, très peu réalisée. Si la première solution peut être apportée à court terme, la deuxième est un combat à mener sur un moyen et long terme. Les politiques y songent-ils ? Quelles propositions font-ils ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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