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Quelle place pour la représentation politique féminine au Maroc?


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Une femme présidente de région, n’en cherchez pas, vous n’en trouverez pas! Eh oui, nous sommes dans le Maroc de 2015, 12 présidents de régions et pas une femme. Pour la parité, il faudra repasser.

La sous-représentation des femmes en politique a toujours été relevée comme étant une anomalie dans un pays en pleine construction démocratique. Elle met tout le monde d’accord, mais c’est comme pour la préservation de l’environnement, personne n’est contre mais personne ne fait rien pour.

Ceci étant dit, la représentation des femmes en politique avance. Elle avance, certes, mais lentement, très lentement. Elle a besoin d’être inscrite dans la constitution, c’est fait. Elle a besoin de quotas, c’est fait, mais il y a encore un mais. Ce principe de discrimination positive n’a pas que des amis et force est de constater qu’il n’atteint pas l’objectif escompté.

D’abord- et c’est là un argument qui en fait grincer des dents parmi les femmes qui ont consacré leur vie à cette cause- pour beaucoup, les femmes qui accèdent à des responsabilités politiques en bénéficiant de lois sur la parité le doivent à un privilège et non à leur mérite. Résultat : En voulant placer des femmes à tout prix dans des postes politiques jusqu’à les imposer, c’est l’effet inverse qui se produit. Au lieu de faire en sorte à ce que les femmes se fondent dans une masse très largement masculine, on accentue davantage leur statut de minorité.

Ensuite dans la pratique et quand bien même respectée, les quotas établis par les partis politiques n’aboutissent pas forcément à une meilleure représentation des femmes. Car l’augmentation du nombre des candidatures féminines ne donne pas automatiquement une augmentation du nombre des élues, surtout si dans le choix des candidatures féminines, vient s’inviter une dose de mauvaise-foi. Il est en effet assez répandu et ce, à travers le monde, que certains partis politiques s’arrangent pour envoyer des femmes dans des circonscriptions où elles n’ont pas ou peu de chances de l’emporter.

À « mauvaise-foi » des partis politiques, nous mettons évidemment beaucoup de guillemets car nous ne souhaitons faire un procès d’intention à personne, et surtout parce que nous préférons croire que la sous-représentation des femmes en politique dépasse la seule volonté des décideurs au sein des partis politiques.

La sous-représentation des femmes en politique n’est-elle pas, en fin de compte, une évidence dans une société encore fortement patriarcale ? Les marocains et les marocaines, font-ils confiance aux femmes politiques ? À compétence égale, un marocain est-il prêt à voter pour une femme plutôt que pour un homme ?

Et plus largement, pourquoi faut-il militer pour davantage de représentation des femmes en politique ? Est-ce seulement une question de principe ? Est-ce pour la simple consécration du principe de la parité désormais inscrit dans la Constitution ? Une plus forte présence des femmes en politique permettrait-elle une transformation, une modernisation du jeu politique ? Les femmes permettraient-elles de pratiquer la politique autrement ? Les femmes changeront-elles la politique ou est-ce la politique qui risque de changer les femmes ? Ce sont des femmes qui en débattent cet après-midi, et une fois  n’est pas coutume, un homme est en situation de minorité, il nous dira ce que ça fait.


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