Invités : Salim Guermai, Vice président de l’Association Marocaine de l’Industrie Pharmaceutique, Najia Rguibi, Pharmacienne journaliste, Oualid Amri, Président de la Fédération Nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc et Hubert Deruty, Président de Maroc Innovation Santé (MIS).
Nous gardons tous en tête le rapport, pour le moins alarmant, qu’avait livré le Conseil Economique, Social et Environnemental, à la demande du chef de gouvernement, sur la situation de l’accès des marocains aux services de santé. Une sonnette d’alarme avait alors été tirée concernant principalement le déficit en moyens humains et la cherté des soins. L’AMO dont la couverture est de plus en plus élargie pour couvrir un maximum la population marocaine, le RAMED très attendu, adopté mais n’atteignant finalement que partiellement ses objectifs, une grande tranche de la population accédant encore péniblement aux soins et les dépenses de la santé étant principalement supportées par les ménages. Le Conseil avait alors avancé plusieurs recommandations, entre autres, une meilleure coordination entre le privé et le public, le privé s’accaparant en 2013 par exemple, 50% des médecins et 90% des pharmaciens.
Il est vrai que depuis, beaucoup de choses ont été faites, notamment concernant les prix de certains médicaments qui ont baissé, une première fois, en 2014 et une deuxième fois en 2015. Une démarche qu’a dû imposer le ministère de la Santé tant la polémique a grossi notamment du côté des professionnels de l’industrie pharmaceutique et des pharmaciens qui, peut-on le leur reprocher, tentent de défendre au mieux leurs intérêts mais aussi la pérennité du secteur. Un des bémols alors soulevés était le fait que la notion de cherté des médicaments ait plus pris en compte le pouvoir d’achat que le coût de revient du médicament.
Ceci étant dit et malgré la polémique et les débats toujours les bienvenus puisqu’indispensables à la santé démocratique d’un pays, les choses avancent sur la base d’un consensus général autour la primauté de l’intérêt du citoyen et pas n’importe lequel, le citoyen malade qui, de surcroît n’a pas les moyens, de par l’éloignement et de par la faiblesse de son pouvoir d’achat, qui n’est plus à démontrer, de s’offrir les meilleurs soins.
Quelques chiffres à présent, 400 Dirhams par an et par habitant. C’est ce que dépensent en moyenne le marocain annuellement en frais de médication près de 15 milliards, c’est le chiffre d’affaires annuel de l’industrie pharmaceutique.
La question de l’accès des marocains à la santé est on ne peut plus épineuse. Elle remet en question la santé physique et psychique du marocain mais aussi la santé financière de tout un secteur et surtout elle remet souvent en question les avancées du Maroc en matière de Développement Humain.
Les marocains ont-ils la politique santé qu’ils méritent? Les avancées que nous ne pouvons qu’encourager sont-elles suffisantes? Que reste-t-il à faire et comment le faire? Nos invités sont là pour y répondre.
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