Il est reproché à l’économie marocaine, le peu de diversité de ses ressources et sa grande dépendance à l’agriculture. Ainsi, la croissance économique peut passer d’un peu plus de 4%, comme cela a été le cas en 2015, à une croissance divisée par 3 et dépassant à peine les 1% comme il est prévu pour cette année 2016.
La différence : une campagne agricole exceptionnellement bonne en 2015, contre une campagne agricole assez catastrophique cette année, en plus d’un rythme d’accroissement modéré des activités non-agricoles, conduisant, sans fautes, à une forte décélération de la croissance économique.
Pour atteindre une plus grande stabilité, il a été, à plusieurs reprises, recommandé au Maroc d’agir en respectant deux mots d’ordre : diversification et modernisation.
Plusieurs plans sectoriels ont, en réponse, été mis en place pour renforcer la compétitivité des entreprises marocaines et développer ce que l’on appelle communément aujourd’hui, les nouveaux métiers mondiaux du Maroc. C’est ainsi qu’au début des années 2000, nous avons pu assister au lancement de plusieurs stratégies sectorielles. Exemple du Plan Émergence destiné à booster les secteurs potentiellement exportateurs. Le plan d’accélération industrielle, par ailleurs, dans le but notamment, de consolider les relations entre les grandes entreprises locales et les PME. Le Plan Maroc Vert pour moderniser le secteur, ô combien important pour l’économie nationale. Mais aussi la Vision 2020 pour promouvoir le secteur du tourisme, et bien d’autres stratégies censées contribuer à la création d’emploi et à accroître la part de l’industrie dans le PIB. Plus largement, l’objectif est d’agir sur l’investissement et la croissance.
Mais au vu des résultats, s’il est indéniable que l’ensemble de ces stratégies est bien loin d’être inutile, il est clairement évident que c’est aussi loin d’être suffisant. Et pour cause. L’instabilité de la croissance économique est due à bien d’autres facteurs.
Le financement de l’économie est, en ce sens, un gros point noir. Il est à relever, à ce niveau, que le financement se fait en très grande partie et presqu’exclusivement à travers le crédit bancaire. Mais le crédit bancaire, lui-même, s’essouffle et demande à être réanimé. Les ménages tout autant que les entreprises ont peur de s’endetter et les banques prennent moins de risques. Plusieurs propositions sont faites en ce sens, parmi lesquelles la création d’une Banque Publique d’Investissement, nous en débattrons dans un instant avec nos invités.
La structure de l’économie nationale a été et est encore sujette à nombre d’études nationales et internationales, visant à diagnostiquer la santé des fondamentaux de notre économie, à définir les perspectives d’évolution ainsi que les opportunités et les risques auxquels elle serait amenée à faire face.
L’un des derniers rapports en date est le rapport de l’institut McKinsey, qui est en fait une étude de la croissance des économies africaines. Le Maroc y est présenté comme disposant d’une économie qui progresse à coups de réformes et d’amélioration de la compétitivité.
Selon les conclusions du rapport de McKinsey, le Maroc fait partie du groupe des six «plus grandes» économies africaines à avoir enregistré une baisse de leur croissance économique avec, toutefois, une mention spéciale pour le Maroc, celle d’avoir réussi à garder un niveau relativement élevé de stabilité.
Quelle est la réalité de la santé de l’économie nationale? Est-elle fragile, comme la présentent la plupart des rapports d’études nationaux, car encore trop dépendante de l’agriculture, ou, au contraire, est-elle forte, stable et faisant preuve d’une grande capacité de résilience car ayant mis en place les bonnes stratégies de développement pour les secteurs qui comptent et ce, comme le relèvent les rapports internationaux? Que dire du financement de l’économie nationale et des investissements? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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