Les invités : Jamal Salaheddine, directeur de la modernisation de l’administration au sein du ministère de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, Tarik Fadli, PDG du Groupe Algo, Nabil Bayahya, consultant spécialiste des politiques publiques, Aziz Boucetta, chroniqueur Luxe Radio chargé des questions politiques et Omar Benjelloun, Avocat – universitaire et observateur politique
Cela fait des années que la modernisation de l’administration marocaine est hissée au rang des priorités. Du moins dans les discours. Mais si le constat de la lourdeur administrative n’est plus à faire, il continue, toutefois, à être subi.
Il existe comme une sorte de rejet mutuel entre le citoyen et l’administration. L’administration donne l’impression de ne pas être au service du citoyen mais au service du confort de ses fonctionnaires épinglés pour étant partisans du moindre effort. Et le citoyen marocain, disons-le, n’aime pas son administration. Il la juge lourde, lente et dépassée. Et pourtant.
L’administration est au service du citoyen. C’est, en principe, sa raison d’être. Mais seulement en principe.
Le discours royal à l’ouverture de la 1ère session de la 1ère année législative de la 10ème législature, est venu faire écho à une insatisfaction populaire quasi-générale et généralisée. Une expression d’incompréhension et de ras-le-bol largement partagée par les citoyens qui s’indignent de ne pas être la priorité d’une administration censée être à leur service.
Le Roi avait rappelé dans son discours que l’efficacité administrative est un critère auquel se mesure le progrès des nations et que, je cite, tant que la relation entre l’Administration et le citoyen ne s’est pas améliorée, le classement du Maroc , dans ce domaine, restera dans la catégorie des États du tiers monde, voire du quart-monde et même du cinquième monde. Fin de citation.
Corruption, abus de pouvoir, inefficacité, lourdeur des procédures et lenteur dans l’exécution, pourquoi l’Administration marocaine a-t-elle du mal à se moderniser et à faire face à ses dysfonctionnements? Pourquoi l’Administration marocaine ne s’informatise-t-elle pas comme des pays voisins ont réussi à le faire ? Pourquoi la mentalité de l’agent public peine-t-elle à évoluer ?
L’avis qui semble être partagé par de nombreux citoyens, et des événements tragiques viennent épisodiquement le rappeler, est que la relation administration-administré est marquée par un rapport de pouvoir à la défaveur du citoyen qui manque de recours face à l’abus. De quels recours disposent réellement les citoyens face à l’abus de l’administration? Nous en débattrons.
Par ailleurs, le gouvernement avait lancé en Avril 2013, une stratégie nationale de la modernisation de l’administration. Objectif : renforcer la transparence et l’efficacité du service public, tout en améliorant la productivité de l’administration. Autre objectif, et pas des moindres, rendre l’administration publique plus proche des préoccupations et des aspirations des citoyens et des investisseurs. Trois ans plus tard, quel diagnostic objectif pouvons-nous faire de la situation ?
C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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