Invités : Abdennebi Abou Al Arab, Elu du Parti Justice et Développement à Roches Noires, Abdelahad El Fassi, Membre du bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme, Moncef Belkhayat, Membre du Bureau Politique du Rassemblement National des Indépendants et Conseiller régional de la région de Casablanca – Settat et élu au conseil de la ville de Casablanca, Anouar Zyne, Membre du Parti de l’Union Constitutionnelle, Omar Mikou, Vice président de Tarik Ibn Ziad Initiative et Driss Aissaoui, analyste politique.
Après le vote du 4 septembre, le jeu des alliances a fait son œuvre et l’on connait depuis lundi les douze présidents des Conseils de régions. Le PAM présidera aux destinées de cinq régions sur douze dont Casablanca-Settat mais aussi Tanger-Tétouan- Al Hoceima et Marrakech- Safi et la région de l’Oriental…
Le PJD, deux dont la très convoitée Rabat- Salé- Kenitra. Deux régions pour le RNI, deux pour l’Istiqlal. Et enfin le Mouvement Populaire avec une région sur douze, celle de Fès- Meknès.
Ça s’est joué donc dans les coulisses qui ne livreront probablement jamais leurs secrets et faut-il qu’elles les livrent. Le romancier britannique William Somerset Maugham disait, je cite : « qu’il est dangereux d’admettre le public dans les coulisses. Il perd facilement ses illusions, puis il vous en tient grief car c’est l’illusion qu’il aime. »
Appliqué au contexte actuel, les électeurs qui se sont mobilisés le 4 septembre et qui étaient convaincus d’avoir le pouvoir de décision entre les mains, voyant, par exemple, leur région présidée par un parti de l’opposition alors qu’ils avaient voté en masse pour un parti de la majorité, ou inversement, ne risquent-ils pas de se poser la question sur l’utilité de leur vote? Le pouvoir de décision qu’ils croyaient tenir entre les mains, était-ce une réalité ou une illusion ?
Un peu fataliste certainement, et peut-être même dangereux d’admettre que ce n’est pas le vote des citoyens qui a le dernier mot, mais combien sont-ils aujourd’hui à le penser ? Est-ce une réalité ou est-ce un processus qui n’est pas suffisamment bien compris par tout le monde en dehors de la classe politique qui, elle, se comprend. Comment, à titre d’exemple encore, le PJD dont tous les observateurs ont qualifié le score de raz-de-marée se retrouve-t-il finalement à ne présider que deux régions sur douze, soit au même titre que le RNI ou l’Istiqlal ?
Comment un membre de l’opposition peut-il donner sa voix à un candidat de la majorité et vice-versa ? Les alliances au niveau national n’impliquent-elles pas automatiquement une alliance au niveau régional ?
Des questions, beaucoup de questions sur les coulisses de l’élection des présidents des conseils des régions. Nos invités nous éclaireront certainement cet après-midi sur le sujet mais, toutes ces questions, certes légitimes pour la compréhension du fonctionnement de la politique et des motivations de ses hommes et femmes, toutes ces questions, donc ne doivent pas nous dévier de l’essentiel. Car les coulisses c’est important dans une certaine mesure, mais l’essentiel est ailleurs. L’essentiel ce sont les régions, les villes et les communes. La nouvelle distribution des régions promet-elle une gestion meilleure ? Quelles sont les priorités ? Y’a-t-il des blocages déjà annoncés ? C’est notre débat aujourd’hui dans Avec Ou Sans Parure.
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