C’est le cinquième scénario qui pointe son nez avec le RNI à la tête d’un gouvernement minoritaire certes, mais doté du vote de confiance, avec le PJD et le PAM tous deux dans l’opposition. Un coup de théâtre, un piège tendu au chef de gouvernement si ce dernier rend les clés au souverain.
Benkirane compte, dans ce cas, sur la formation d’Ilyas El Omari pour le remplacer à la tête du futur gouvernement et de crier au scandale. Mais les choses risquent de se passer autrement.
Piège? Oui, car avec le PAM à l’opposition aux côtés du PJD, le parti islamiste ne dispose plus de la carte de la victimisation. Son rival fort de 102 députés ne profitera pas de la remise des clés de Benkirane. La constitution, elle, est claire. Dans son article 47 elle dispose que « le Roi nomme le gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la première chambre ». Ça, c’est déjà fait. Si Benkirane rend les clés comme il l’a annoncé à plusieurs reprises, rien n’empêche le souverain de passer au second ou au troisième parti. Le Roi en tant que garant du bon fonctionnement des institutions est susceptible de nommer le chef de gouvernement le plus à même de former un gouvernement de consensus et au plus vite.
Si c’est Aziz Akhannouch du RNI qui est nommé, il devient fort probable que tous les partis représentés au parlement rallieront l’homme fort du RNI, sauf le PJD et le PAM. Ce dernier soutiendrait, même au sein de l’opposition, le vote de confiance du gouvernement minoritaire d’Akhannouch. Le PJD, arroseur arrosé, grandement affaibli, se retrouve à l’opposition aux côtés de son ennemi juré le PAM. Incroyable!
La carte de la victimisation sur laquelle compte si fort le PJD est anéantie. Le poids des menaces habituelles du leader du parti de la lampe est réduit à néant. Benkirane aurait raté son rendez-vous avec l’histoire, il n’aurait pas vu le coup venir, ses partisans ne lui pardonneront pas. Tout ça pour avoir, coûte que coûte, l’USFP avec lui, ne pas laisser l’USFP aux côtés du PAM dans l’opposition. A y voir de près, Benkirane n’était pas en train de former un gouvernement, mais plutôt l’opposition dans laquelle devait évoluer le PAM. Si les marocains ont exigé, de par leur vote, qu’il fasse des alliances, c’est à dire des concessions, l’actuel chef de gouvernement ne l’entend pas de cette oreille, au point de jouer sur la corde avec les institutions dont il n’appréhende pas toutes les subtilités. Alors vite, qu’attend Benkirane pour rendre les clés? Le débat.
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