Les invités : Abdelmalek Alaoui, éditorialiste, Brahim Fassi Fihri, président fondateur de l’Institut Amadeus, Khalid Tritki, journaliste et producteur de contenus et Hamid El Amouri, professeur universitaire
Le Maroc est de retour dans l’Union Africaine. Au bout d’un long périple politique orchestré par le Roi Mohammed VI, des tournées dans une quarantaine de pays africains et une demande officielle de réintégration, le retour du Maroc au sein de l’UA est vécu comme un véritable succès diplomatique.
Sur 54 pays africains représentés au sein de l’UA, 39 se sont prononcé en faveur de la réintégration inconditionnelle du Maroc, alors qu’une dizaine d’autres ont essayé, jusqu’au bout, d’associer le retour du Maroc, à un certain nombre de conditions ; il n’en sera rien finalement.
Mais le Maroc retient et il ne s’en doutait pas, qu’il ne fait pas l’unanimité au sein de l’UA. Le Maroc en est conscient, comme l’a rappelé le Roi dans son discours adressé aux chefs d’Etats africains le 31 janvier dernier. Il en est conscient mais il ne s’y fait pas comme on se ferait à une fatalité. Preuve en est, la visite Royale dès le lendemain du sommet de l’UA, au Soudan du Sud, pays qui n’a pas soutenu la réadmission du Royaume dans l’UA. Un autre travail diplomatique de longue haleine commence, mais cette fois-ci, de l’intérieur.
Car quand le Maroc avait fait le choix de claquer la porte de l’Organisation en 1984, il a eu la preuve, les années passant, que la politique de la chaise vide ne servait pas ses intérêts dans le Continent, particulièrement concernant le dossier du Sahara. Plus la chaise du Maroc demeurait vide, plus la pseudo-RASD renforçait ses positions.
Il y a plus de trente ans, le Maroc a quitté l’UA pour protester contre l’intégration de la RASD au sein de l’Organisation. Certains voient, du coup, dans le retour du Maroc, une reconnaissance. Mais il n’en est rien. Et pour ceux qui en doutaient encore, la déclaration sans détour du ministre des Affaires Étrangères est là pour tirer les choses au clair. Non seulement, affirme-t-il je cite, « le Maroc ne reconnait pas – et ne reconnaîtra jamais – cette entité fantoche, mais il redoublera d’efforts pour que la petite minorité de pays africains, qui la reconnaissent encore, fassent évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques ». Fin de citation.
Alors que le Maroc a réussi la prouesse de réintégrer l’UA sans conditions, en pose-t-il lui, des conditions ? Officiellement, le Maroc ne demande rien en ce sens. Même si, pour certains analystes, il semble évident que l’une des batailles que mènerait le Royaume à l’intérieur de l’UA est d’œuvrer pour l’exclusion de la RASD. Nous en débattrons avec nos invités.
Par ailleurs, la coopération entre le Maroc et les autres pays africains n’est pas que politique. Elle est aussi économique. Le Roi a insisté dessus dans son discours à l’UA.
Près de 950 accords de coopération dans les secteurs publics et privés ont été signés entre le Maroc et des pays africains depuis l’an 2000. L’ambition est d’aller de l’avant de la coopération Sud-Sud et l’action du Maroc, a affirmé le Souverain, concourra à aller de l’avant. Comment se profile la nouvelle vie du Maroc au sein de l’Organisation de l’UA ? Sur des plans économique et politique, dans quel sens les choses promettent-elles d’avancer ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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