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Retraites

Retraites des ministres et des parlementaires : Y-a-t-il lieu de s’indigner?


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Les invités : Abdelwahed Souheil, Membre du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme, Fouad Douiri, Membre de la Direction du parti de l’Istiqlal, Mohsine Benkhaldoune, Membre du Parti Justice et Développement et Aziz Boucetta, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions politiques

Les retraites et leur réforme sont sur toutes les langues, mais ce qui marque les esprits de beaucoup de marocains depuis un certain temps, c’est la révélation, aux allures de grande découverte, et tout l’effet de surprise et d’incompréhension qui vient généralement avec. En l’occurrence, la compensation de retraite à vie des ministres et des parlementaires.

Oui, les marocains ne le savaient apparemment pas tous ; les ministres et les parlementaires touchent des pensions de retraite à vie en récompense de leurs bons et loyaux services, ce qui est en somme assez normal. Mais ce qui l’est un peu moins, c’est décidément le montant de ladite pension, qui a de quoi faire rêver plus d’un. Sauf que l’effet dans les esprits est loin du sentiment de plénitude dont seuls les rêves ont le secret, on est pratiquement à son contraire.

Pour un ancien ministre, c’est 39.000 Dirhams par mois, à la demande, dès le départ du poste. Ce n’est donc pas forcément une pension de retraite à proprement parler, puisqu’elle ne résulte pas des cotisations à la caisse de retraite, encore moins lorsqu’un ministre quitte son poste avant l’âge de 60 ans, et c’est bien souvent le cas.

Et là forcément, il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre et, faut-il le préciser, ceux qui sont pour, notamment des anciens ministres, dénoncent une mauvaise compréhension de la chose. Il s’agit au fait, disent-ils, d’une indemnité complémentaire pour que le salaire de l’ancien ministre atteigne 39.000 Dirhams. Et si l’ex-ministre a, après son mandat ministériel, choisi d’exercer une autre fonction, et bien les choses seront faites de façon à ce que le total de ses revenus atteigne les 39.000 DH… toujours… 39.000 Dirhams, parce qu’un ministre, en fonction ou à la retraite, ça doit toucher 39.000 DH. Voilà.

Bien, mais qu’en est-il des citoyens, travailleurs qui ont cotisé tout au long de leur vie professionnelle et qui n’ont certainement pas droit à ce privilège ? Car, n’en déplaise au camp du « pour », il s’agit bien d’un privilège. Et pour bien le comprendre, il suffit d’imaginer que chaque employé qui quitte définitivement son poste, se voit verser, chaque mois, tout au long de sa vie, une pension, ou indemnité complémentaire – finalement le choix du mot importe peu- une pension ou indemnité donc, quasi équivalente à son dernier salaire. Et force est de constater que la vie ne fait pas de si beaux cadeaux à tout le monde. Et oui, tout le monde n’a pas droit à l’indemnité complémentaire des anciens ministres, ni même aux « deux sous » des parlementaires à la retraite. Car 20 à 30 ans de cotisations pour un fonctionnaire normal ou un employé du privé, ça n’équivaut, au final, que très peu souvent à deux sous, suivant le taux de change du Parlement, soit 8.000 Dirhams.

Alors pourquoi un ancien ministre doit-il à tout prix vivre à pas moins de 39.000 Dirhams ? Pourquoi un parlementaire à la retraite doit-il forcément avoir une pension de 8.000 Dirhams ? S’agit-il d’une rente, un privilège ou d’un droit ? Pourquoi est-ce à ce point polémique ? Est-ce normal, légitime d’en débattre, ou est-ce un peu illusoire et à la limite du populisme ? Quel est le vrai débat au final ? Est-ce la pension particulièrement élevée des ministres et parlementaires, ou est-ce la pension particulièrement faible du commun des retraités marocains ? Qu’en pensent nos invités ? C’est notre débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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