Si le Ramadan est synonyme de spiritualité pour les musulmans à travers le monde, il est aussi, pour beaucoup, synonyme de grande consommation alimentaire. Dans une récente note du Haut-commissariat au Plan, on apprend que les dépenses de consommation augmentent en moyenne nationale de plus de 16% pendant le Ramadan. 80% de la hausse va à l’alimentation qui augmente de 37%. Les marocains consomment, pendant le Ramadan, plus de fruits, plus de viandes, plus de céréales et plus de lait notamment. Une surconsommation qui entraîne une augmentation de la demande et avec elle une hausse des prix allant de 3 à 6% selon les chiffres du HCP.
La hausse des prix est d’ailleurs surveillée de près avant et pendant le mois sacré ; à travers notamment des visites de contrôle et d’inspection visant à contrer les abus. Sauf que ces visites-là, ne mettent pas uniquement à nu des prix abusivement chers, elles révèlent pire que cela, des produits alimentaires jugés impropres à la consommation et saisis par plusieurs centaines de tonnes.
Depuis le début du Ramadan, en effet, les communications se multiplient et font pratiquement partie du quotidien pour faire état de saisies de quantités assez spectaculaires d’aliments présentant, pour diverses raisons, un danger pour la santé des consommateurs.
Nul besoin dans ce contexte de préciser que si le Ramadan marque une baisse d’activité et de productivité dans certains secteurs d’activités, de leur côté, les services de l’Office National de la Sécurité Sanitaire et Alimentaire ne chôment pas pendant le mois sacré.
Les inspections de l’ONSSA qui sont souvent accompagnées d’annonces de saisies de produits impropres à la consommation, si elles ont de quoi rassurer le consommateur sur la vigilance à l’égard du non-respect des conditions de santé et d’hygiène sur le marché local, elles posent toutefois un certain nombre de questions.
Des questions notamment autour des moyens de prévention. Sur les quantités impressionnantes de produits impropres à la consommation mis en vente sur les marchés, combien arrivent à contourner les circuits d’inspections et combien, par conséquent, parviennent à atterrir sur nos tables ? Comment se déroulent ces inspections et à quelle fréquence ? Que deviennent les produits saisis et que deviennent les personnes impliquées ? Quel rôle pour l’ONSSA, quel rôle pour les Associations de protection des consommateurs et quel rôle pour la justice ? Autant de questions que nous posons tout de suite à nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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