Les invités
• Anouar Zyne, fondateur du mouvement citoyen Changer.ma
• Khadija Idrissi Janati, spécialiste des relations publiques et de la communication d’influence
• Ali Lahrichi, docteur en sciences politiques et juridiques
• Imane Charhaddine, doctorante en sociologie des organisations
• Driss Jaydane, chroniqueur Luxe Radio chargé des questions philosophiques
Édito
Si le discours royal de l’ouverture de la session parlementaire est chaque année très attendu, le dernier en date aura marqué les esprits par une phrase : « séisme politique ». Une phrase prononcée par le roi dans son discours devant les parlementaires et qui, si elle n’a pas encore eu le temps de secouer les fondements de la scène politique, elle a, au moins, le mérite de secouer les esprits. Et pourtant.
Et pourtant, le fait qu’il faille revoir de fond en comble la manière de faire la politique au Maroc, n’a de cesse d’être demandé, réclamé, crié par les marocains, citoyens lambda et autre élite intellectuelle qui s’indigne depuis bien des années que les affaires politiques ne se fassent plus dans le cadre qui devrait être naturellement le leur.
Rien de nouveau sous le soleil. L’indignation à l’égard des composantes de la scène politique ne date pas d’hier, et, par ailleurs, depuis plusieurs discours, les piques et autres rappels à l’ordre adressés par le roi aux dirigeants des partis politiques deviennent quasi une tradition. Alors à quand le séisme ? Et, au final, est-ce en désespoir de cause que l’on envisage le changement par sismothérapie ? Est-ce inévitable ; le changement ne peut-il définitivement plus se faire dans la douceur et la sérénité ?
Il est vrai que s’il ne date pas d’hier, le constat d’échec de la politique et des politiques à répondre aux exigences, il semble évident que le cas va en s’aggravant. Les calculs politiciens et autres coups bas qui autrefois faisaient l’effort de se nicher dans l’étroitesse et la discrétion des couloirs des partis, ne se cachent plus. Dans le verbe et dans le geste, les acteurs politiques se livrent au quotidien et dans les grands meetings une guerre acharnée qui ne se fixe plus aucune limite de décence, et livre aux yeux du monde, une image dégradante de l’exercice de la politique, une honte, un contre-exemple.
C’est le regard désolé et impuissant que nous assistons au pourrissement d’une scène politique faisant chaque jour une démonstration de déphasage vis-à-vis des préoccupations des citoyens et des urgences sociales et économiques du pays. Faut-il un séisme ? Quand, comment, par quel moyen ? Que sommes-nous en mesure de reconstruire sur les débris d’un séisme politique ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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