
Sesamo: déserter le geste figé pour habiter la matière
Sesamo: déserter le geste figé pour habiter la matière
À Marrakech, au Royal Mansour, le chef italien triplement étoilé modèle une cuisine d’écoute et d’instinct, entre identité italienne et matière marocaine…
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À l’ombre des patios du Royal Mansour Marrakech, Massimiliano Alajmo avance en funambule. À Sesamo, son restaurant installé au cœur du palace, il ne s’agit pas d’imposer une signature, mais de capter une vibration. L’Italie est là, intacte dans son exigence artisanale, mais ouverte à l’écho du terroir marocain avec un travail d’orfèvre sur le produit et une lecture contemporaine de la tradition. C’est en marge d’une Masterclass au Royal Mansour que Massimiliano Alajmo a dévoilé les fondations de sa démarche au Sesamo, composer avec la terre, le lieu, sans jamais trahir la main:
Conscient de la diversité des attentes d’une clientèle cosmopolite le chef refuse les recettes figées. Chaque assiette devient un travail d’équilibriste, entre fidélité à ses racines et écoute des sensibilités. Entre nature, émotion et respect des saisons, Massimiliano Alajmo revient sur la place centrale du produit, vivant, mouvant, dans l’élaboration du menu.
Certaines constantes demeurent: l’intuition du produit, la recherche de la légèreté, l’harmonie des couleurs, l’émotion en filigrane. Riz, huile d’olive, pâtes… viennent d’Italie, le reste s’invite sur place, provenant de petits producteurs locaux, toujours dans un dialogue silencieux entre la nature et la main:
Trois menus, trois écritures: Mamma Rita, hommage à la cuisine familiale italienne, Max, reflet de la créativité contemporaine de Massimiliano Alajmo, et Raf, une exploration plus audacieuse des saveurs. Du respect de la tradition aux audaces contemporaines, Sesamo compose une trame italienne nourrie de la terre marocaine. La carte, elle, refuse l’immobilité. Elle évolue au moins cinq fois par an, portée par la matière vivante: produits de saison, culture locale, gestes d’artisans. Le terroir marocain est lu non comme une contrainte, mais comme un langage à interpréter.
Sesamo ne promet pas une démonstration.
Il propose une écoute: celle du sol, de l’eau, du soleil marocain, traduite dans l’instant d’une assiette…





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