Y a-t-il un lendemain après le 4 septembre de 2015 ? Des élections régionales et communales avaient été tenues après une panoplie de bonnes intentions. Réformer, décentraliser davantage, déléguer, responsabiliser et contrôler. Tels étaient les verbes que les candidats nous avaient faits conjuguer à tous les temps et dans tous les espaces.
Ce 4 septembre, les marocains choisissaient leurs représentants régionaux et communaux. Le scrutin était majoritaire et honnête. L’époque des urnes bourrées est révolue certes mais il y a encore quelques séquelles de l’orientation des votes par diverses pressions. Mais somme toute, nous avons un mode électoral sans violence et globalement fiable comparé au sein de la région MENA. Ce scrutin avait la particularité d’être singulier pour faire entrer le Maroc dans un esprit de responsabilité locale avec une réelle latitude d’action.
Après 1970, 1984, 1992, des dates charnières, 2016 vient entériner un processus. Ainsi, nos 12 régions allaient disposer d’un budget conforté accompagné d’une autonomie financière confirmée. La liberté de prise de décisions et d’initiatives quant aux projets étaient aussi à l’ordre du jour puisque les régions devraient être responsables de leur politique culturelle, sociale voire économique. En fait, une autonomie quant au sort et à la capacité de faire émerger un ensemble géographique, soit. Six mois après, les électeurs s’interrogent et s’inquiètent de ne plus croiser les élus. Les candidats vainqueurs font le dos rond. Les projets ronronnent. L’information se fait rare.
Selon moi, c’est tout l’enjeu de la question. En tant que citoyen, je n’ai, ni perçu, ni pu feuilleter aucun document sur l’état d’avancement de ma commune ou ma région. Pas ou peu de sites actualisés et si peu de transparences au travers des murs de ces administrations, censées se rapprocher du citoyen. L’opacité reste de mise avec une communication interne et externe bien terne, voire inexistante. Pourtant, la Constitution de 2011 stipule clairement dans son article 139 que les Conseils régionaux se doivent d’inviter les citoyens à participer aux propositions ainsi qu’à certaines prises de décisions relevant de la gestion de leur territoire.
À mon niveau, je ne serais pas gourmand, pas à ce point ! Je ne solliciterai qu’une feuille de route pour savoir et avoir une lecture des projets tracés et ceux réalisés. À moins qu’il n’y en ait pas ! Peut-on avoir les sommes engagées et vers où ? Peut-on avoir le détail des charges et les raisons des dépenses ? La loi permet aussi pour qui souhaite le savoir, d’exiger une reddition des comptes selon l’article 1 de la Constitution. Les élus locaux se sont-ils tous acquis d’une déclaration du patrimoine et de quelle manière seront-ils contrôlés en fin de mandat ? Le flou est total et ne participe guère à encourager l’électeur qui ne s’est mobilisé qu’à 53%. Le premier reproche que l’on peut faire à une collectivité locale est l’inaccessibilité de ses membres qui deviennent de super fonctionnaires en dressant des barrières avec des électeurs choqués d’être bien seuls. Ce reproche se matérialise par une communication des plus défaillantes avec une absence de sites actualisés, d’applications en ligne, de signalisation approximative et de liens informatifs défaillants. La base de la confiance dans ces rapports est la qualité de l’échange que nos élus ont ou auront avec les électeurs. Il y a matière à réfléchir une nouvelle collectivité tant dans son approche que dans ses rôles. Les collectivités peuvent être un réel facteur de création d’emplois et de motivation. L’époque où l’on repeignait les trottoirs en jaune comme argument d’engagement est aujourd’hui, bien révolue !
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