Les invités : Rachida Tahiri, Membre du Bureau Politique du PPS, Hasna Abouzaid, Membre du Bureau Politique de l’USFP, Saida Idrissi, Vice présidente de l’ADFM Rabat, Khadija Janati Idrissi, Membre du Conseil National du RNI et Mohamed Alami Berrada, Co-fondateur de Tizi
La présence d’une seule femme au gouvernement Benkirane ne sera certainement pas ce qu’aura fait le PJD de mieux en faveur de la situation de la femme au Maroc. Nous en dirons certainement de même pour ses alliés. Ce fut clairement un sérieux retour en arrière comparé à un gouvernement précédent qui comptait huit femmes.
Si cela a, déjà à l’époque, alimenté les débats, c’est parce qu’il est venu en quelque sorte confirmer une des plus grandes craintes exprimées à l’avènement du PJD au pouvoir en 2011, soit la place des femmes dans la société marocaine.
Hasard ou calcul purement politique, la seule femme ministre du gouvernement Benkirane dans sa première version a été et, est toujours, en charge du portefeuille de la Femme et de la Famille. À celle-ci, il est souvent reproché par ailleurs, un manque flagrant de sensibilité à la cause féminine et ce, à chaque fois qu’un arbitrage gouvernemental était attendu dans un cas social de maltraitance ou de discrimination à l’égard des femmes.
Un des cas les plus douloureux, est sans doute celui du suicide de la jeune Amina El Filali, forcée d’épouser son agresseur. L’abrogation de l’article 475 du code pénal, le débat sur le mariage des mineures, les violences faites aux femmes, le droit à l’avortement, dans chacun de ces débats majeurs, le PJD a du se défendre de prises de positions jugées souvent scandaleuses par des acteurs de la société civile et des militants des droits de la femme.
Tous les alliés du PJD n’ont pas toujours donné le meilleur exemple non plus. Souvenons-nous de la très malheureuse visite dans une école publique du ministre de l’Istiqlal Mohammed El Ouafa à l’époque ministre de l’Éducation Nationale. Lors de cette visite le ministre a directement interpellé une jeune élève mineure lui indiquant qu’elle était en âge de se marier et de fonder une famille plutôt que d’aller à l’école. Un épisode qui avait alors suscité une vive émotion sociale sauf à l’intérieur du gouvernement.
Mais en dehors de ces épisodes riches en symbole et fortement relayés par les médias, qu’ont fait le PJD et ses alliés en faveur de la condition de la femme mais aussi en sa défaveur ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi.
La question est souvent au centre des débats quand il s’agit de dresser un bilan des réalisations mais aussi des échecs du mandat du PJD à la tête du gouvernement et, il est à noter, que toutes les positions ne sont pas unanimement négatives. Certains relèvent une plus grande égalité des chances notamment dans l’accès aux postes de responsabilité.
Alors que la campagne électorale bat son plein en vue du scrutin d’Octobre prochain, certains partis ont fait de la condition féminine un des grands axes de leur programme. Quelle est la position réelle du PJD concernant la situation des femmes ? Place au débat.
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