Trop d’antibiotique tue l’antibiotique. La surconsommation des antibiotiques a généré au fil des ans des bactéries résistantes qui diminuent l’efficacité des traitements antibiotiques. On appelle cela l’antibiorésistance et c’est devenu une réelle préoccupation en matière de santé. Les plus alarmistes diront même que l’antibiorésistance compromet les acquis de la médecine moderne car en l’absence d’antibiotiques efficaces pour prévenir et traiter les infections, les greffes d’organes, la chimiothérapie et certaines interventions chirurgicales telles que la césarienne deviendront beaucoup plus dangereuses, d’où la nécessité, voire l’urgence de développer de nouveaux antibiotiques.
A l’origine de ce qui est devenu aujourd’hui une menace pour la santé de l’Homme, une mauvaise utilisation et une mauvaise prescription des antibiotiques. Les antibiotiques ce n’est pas automatique. Si tout le monde connait le principe, tout le monde ne le respecte pas.
En Europe, on estime que les bactéries pharmaco-résistantes sont responsables, chaque année, de 25 000 décès, avec des coûts s’élevant à plus de 1,5 milliard de dollars en frais de santé et pertes de productivité.
Des coups plus élevés, parce que des infections ne nécessitant autrefois que des traitements antibiotiques à domicile, nécessitent aujourd’hui des hospitalisations sur des durées plus ou moins longues.
Le phénomène est mondial, et l’Organisation Mondiale de la Santé s’y intéresse de près à travers la mise en place d’un plan d’action qui vise à préserver notre capacité de prévenir et traiter les maladies infectieuses à l’aide de médicaments sûrs et efficaces. Il s’agit d’un plan d’action mondial avec plusieurs objectifs, à leur tête, la sensibilisation et la compréhension du phénomène de résistance aux antimicrobiens, le renforcement de la surveillance et de la recherche et l’investissement durable pour combattre la résistance aux antibiotiques.
Fin 2015 l’OMS a donc lancé une campagne mondiale sous le thème « Antibiotiques : à manipuler avec précaution ». L’OMS encourage par ailleurs, chaque Etat, à prendre au sérieux le phénomène de l’antibiorésistance à travers des plans d’action nationaux.
En attendant, les professionnels de la santé recommandent quelques mesures à même de réduire l’impact de l’antibiorésistance. Des mesures pour prévenir les infections comme de se laver régulièrement les mains et avoir une bonne hygiène alimentaire. Comme aussi d’éviter le contact avec des personnes atteintes de maladies contagieuses, aller jusqu’au bout du traitement prescrit et surtout, surtout, bannir l’automédication par les antibiotiques.
Qu’en est-il au Maroc ? Comment lutter contre la surconsommation des antibiotiques ? Quelles actions de sensibilisation et que peut faire le gouvernement mais aussi les professionnels de la santé afin de faire face au mieux à l’antibiorésistance ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités tout de suite dans Avec Ou Sans Parure.
Poster un Commentaire