Les invités : Jean Zaganiaris, Enseignant chercheur en sociologie, Michel Boyer, Analyste des crises, Ahmed Noureddine, Membre du Conseil Marocain des Affaires Etrangères et Rachid Achachi, chercheur en économie et en anthropologie et Chroniqueur aux Matins Luxe.
Ces dernières années, les scrutins, soient-ils nationaux ou régionaux, sont l’occasion de constater la montée en puissance des partis d’extrême droite devenus des forces politiques incontournables pour la lecture du paysage politique. Incontournables aussi pour la bonne compréhension du malaise des populations.
Mais si, traditionnellement, la percée des extrêmes est présentée comme étant une conséquence de la crise, il semble aujourd’hui que l’on soit plutôt dans le déni d’une réaction, non pas à une crise économique, mais une réaction identitaire forte et profonde qui cherche à s’imposer face à une mondialisation dont il estime qu’elle ait dépassé des limites qu’elle avait omis de tracer.
Des populations qui ne se reconnaissent plus dans un cadre de vie qu’ils sentent leur être imposé. Les peuples semblent chercher du réconfort dans un nationalisme dont ils reconnaissent et comprennent les repères idéologiques et identitaires.
Mais la montée des revendications identitaires dans le discours politique comme dans la pratique sociale et sociétale, n’a pas bonne presse. Elle est bien souvent l’expression d’un repli et d’une hostilité dont les racines sont à rechercher dans un contexte social frileux et méfiant face à un multiculturalisme parfois exacerbé, mais aussi face à un libéralisme social défiant tous les repères sociaux traditionnels, à leur tête, une certaine idée de la famille, principal repère social des individus.
Les racines de la revendication identitaire sont peut-être aussi à rechercher dans l’exercice d’un libéralisme politique au milieu d’une scène politique plus que floue.
Le mal est enfin peut-être aussi à rechercher dans une conjoncture économique favorisant de plus en plus un néo-libéralisme pointé pour être la cause de la persistance des inégalités, à travers des politiques d’austérité appauvrissant davantage les pauvres, et enrichissant davantage les riches.
La revendication identitaire veut faire face au rouleau compresseur mondial prônant, non plus la diversité, mais la conformité. Mais être identitaire fait-il de vous forcément un extrémiste ? Dans l’usage politique du terme, tout porte à croire que oui. Mais qu’en est-il en réalité ? Quelle différence est-elle à faire entre identitarisme, souverainisme et nationalisme ? Par ailleurs, être l’un des trois ou les trois à la fois conduit-il automatiquement au racisme et au rejet de l’autre ? Comment évoluer dans un monde sans frontières en préservant son identité sans se réfugier dans les extrêmes ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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