Les invités
• Jean-Marie Lemaire, historien chercheur en philosophie contemporaine
• Ali Kairouani, professeur universitaire
• Murtada Calamy, chroniqueur Luxe Radio
Édito
Nous ouvrons le débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure sur un épisode sombre de l’histoire de l’humanité. Nous sommes au 18ème siècle, 250 ans de commerce d’esclaves et de discrimination raciale dans une impunité aujourd’hui convenue pour être déconcertante mais autrefois banalisée et approuvée politiquement, la pratique dégageant à l’époque les bénéfices d’une activité commerciale comme une autre.
Si les traites négrières ont été abolies dans la quasi totalité des pays qui y étaient impliqués, que l’esclavage a suivi des années plus tard sur le chemin de l’abolition, et que ces pratiques d’un autre temps ont été déclarées et reconnues crimes contre l’humanité, un crime ne devrait-il pas être puni ? Car les traites négrières ont donné lieu à des épisodes d’asservissement, d’humiliation et de torture . Si les faits sont lointains, les séquelles se font encore ressentir dans les sociétés dont l’histoire est fortement liée à ces horreurs du passé.
Des séquelles autant sociales que psychologiques et économiques ; nous en débattrons avec nos invités. Le capitalisme colonialiste s’il est à rejeter fondamentalement et totalement, il faut lui reconnaître d’avoir fait naître ou confirmé un réflexe d’insoumission doublé d’un instinct de vie et de survie des populations dans la dignité. Le combat éternel et continu pour les libertés trouve aussi en quelque sorte ses racines dans la volonté déterminée de rejeter toute forme d’aliénation et de consacrer la dignité humaine à chaque temps et dans tout espace. Une volonté déterminée de laisser le passé au passé et que jamais il ne vienne s’inviter sous quelque forme d’horreur que soit au présent et à l’avenir.
Il reste ceci étant dit une incompréhension à clarifier ou une frilosité à assumer ; celle de l’absence d’actions juridictionnelles comme il est généralement le cas pour tout crime reconnu en tant que tel. Car derrière tout crime, il y a un criminel et devrait y avoir une punition. Pourquoi avons-nous du mal à affronter les crimes du passé quand les plaies et les blessures demeurent ouvertes ? Place au débat.
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