Le mot n’existait pas dans les dictionnaires il y a encore peu d’années, mais c’était sans compter sur l’élasticité de la langue française et sa rapidité d’adaptation.
Uberisation. Ou la mise de certaines ressources et certains services à disposition des clients, via leurs Smartphones.
Plus qu’un nouveau mot dans le dictionnaire, il s’agit d’un vrai modèle économique à part entière. Un modèle qui est le reflet d’une société qui évolue et qui supporte de moins en moins les barrières et les cadres. Une société digitale en constante recherche d’immédiateté mais aussi de meilleurs services à moindres coûts. L’uberisation a cela de fort, c’est qu’elle a réinventé la relation client/prestataire.
Mais pour le monde du travail et son organisation, jusqu’ici plutôt classique, l’uberisation est un vrai défi. Un défi, en ce sens que les services et prestations sont effectués non pas par des salariés engagés d’une façon, disons, traditionnelle, mais par des particuliers ou des travailleurs indépendants, sans aucun contrat de travail formalisant une relation employeur/employé. D’ailleurs, il se pose la question de savoir si les entreprises adoptant ce modèle peuvent être considérées comme étant des employeurs au sens propre du terme.
L’autre question qui se pose et que nous poserons dans notre débat, c’est celle de cette nouvelle forme de recrutement qui n’est, de ce fait, pas du salariat et qui s’avère dans plusieurs cas être très rentable pour les travailleurs indépendants. Si elle présente des avantages en termes de rentabilité, de facilité d’accès à l’emploi et de liberté des individus à gérer leur temps de travail, l’uberisation du travail présente aussi des contraintes, notamment en matière de protection sociale qu’offre la relation employeur/employé dans un cadre contractuel se référant à la législation du travail.
L’uberisation est en pleine croissance dans le monde, et le Maroc n’y échappe pas. Si ce modèle économique s’intègre encore timidement dans le marché du travail marocain, risque-t-il, comme c’est le cas dans d’autres pays, de prendre le dessus? Par un temps où le chômage est en hausse parmi les jeunes, l’uberisation de l’économie marocaine serait-elle une menace ou une opportunité? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
Poster un Commentaire