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Violence

Violences en milieu scolaire : qui pour sauver le système ?


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Les invités

• Jean Zaganiaris, enseignant chercheur en sociologie

• Adil Hadjami, professeur universitaire

• Hachem Tyal, psychiatre – psychanalyste

• Souad Jamai, médecin et militante associative

• Nasreddine Lhafi, ancien directeur de l’AREF du Grand Casablanca

Édito

Il est bien triste l’état de l’école publique au Maroc. Dans le fond et dans la forme, il y a, certes, matière à déplorer une école qui, en l’état, est bien loin d’être en mesure de contribuer à la formation de générations de citoyens. Les préparer à ce que ce serait leur vie professionnelle et sociale. Les initier aux valeurs humaines et sociales de respect et de partage. Les préparer à faire un premier pas sur le chemin de la réussite individuelle soit-elle ou collective.

 » Celui qui ouvre une porte d’école ferme une porte de prison « , disait Hugo ; mais savait-il seulement en disant cela, que l’inverse est tout aussi vrai. Depuis quelques années, au Maroc, les études et les stratégies, de surcroît, se disant d’urgence, se succèdent et ont tendance à se ressembler, dans les objectifs et dans les résultats.

Si l’objectif d’une école performante et meilleure pour tous est sans cesse brandi, le constat d’échec est, aussi, sans cesse relevé. Des écoles qui ferment leurs portes, des élèves qui se font entasser à plus de 60 dans des classes manquants de l’essentiel, et des enseignants ayant, pour beaucoup, fait le choix de quitter le navire à la recherche de mieux, sans pour autant être remplacés. Des programmes d’enseignement qui gagneraient à être revus et corrigés et des moyens d’enseignement qui gagneraient à faire un grand saut dans le présent, tant ils sont restés prisonniers d’une ère qui n’est plus.

Une situation qui n’a eu de cesse de produire, au mieux, des diplômés qui sont loin des exigences d’un marché du travail plus que concurrentiel. Mais cette situation a aussi produit le pire ; soit des générations nourries d’un sentiment de frustration car se sentant condamnées à rejoindre les bancs d’une école publique qui n’a plus de mérite que celui d’être gratuite, mais dont l’état leur rappelle sans cesse une situation sociale défavorisée dont ils n’ont pas eu le choix.

La frustration, si elle n’est pas pour justifier et encore moins excuser une tendance à la violence devenue légion dans l’école publique, elle est du moins pour l’expliquer. Élèves et enseignants sont tantôt victimes ou auteurs de violences et d’agressions verbales et/ou physiques. Le dernier cas en date, celui de Ouarzazate n’est pas un cas isolé, loin de là. S’il est malheureux, effrayant et condamnable quelles que soient les raisons qui y ont conduit, il a eu le mérite d’être médiatisé, merci aux réseaux sociaux.

C’est ainsi qu’une vague d’indignation a surgi semblant prendre conscience, enfin, d’une situation déplorable, plus qu’alarmante de ce qu’est devenue la vie dans l’école publique marocaine. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment s’en sortir et avec quels moyens ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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